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Crédits : DR

Charlotte de Sousa
Langue des vignes
 

Aux côtés de sa sœur Julie et son frère Valentin, Charlotte De Sousa a pris depuis 2020 la succession de ses parents dans la gestion de la maison familiale de Champagne, créée au début des années 1950 à Avize, au cœur de la Côte des Blancs. Le vignoble exploité par la maison De Sousa s’étend aujourd’hui sur 10 hectares. En 2022, Charlotte De Sousa s’est distinguée par une idée originale : créer une série de vidéos traduites en langue des signes, plus accessibles à la communauté sourde, à laquelle on ne pense pas nécessairement lorsqu’il s’agit d’imaginer des supports de dégustation. « Je n’ai pas de proche concerné par ce handicap. J’ai simplement découvert le langage en m’y initiant pour signer avec mon bébé. Je me suis prise au jeu et en approfondissant, je me suis rendu compte qu’il n’existait pas de mots propres à l’univers du vin », retrace-t-elle simplement.

Désireuse de faciliter l’accès au vin pour les sourds et malentendants, la jeune femme s’est rapprochée de la société adaptée LÉA de Champagne pour proposer une série de 11 vidéos pédagogiques, simples d’accès dans des formats courts, où elle retrace l’histoire et la production de la maison De Sousa. « Les cuvées, la démarche, les méthodes, et l’histoire des Champagne de Sousa sont présentées grâce à la société adaptée LÉA de Champagne, qui a opéré à la traduction en langue des signes française », décrit Charlotte De Sousa.

Mais celle qui se charge de la commercialisation, le marketing et la communication de la maison familiale de champagne ne s’est pas arrêtée là, et a voulu aller au bout de la démarche en faveur du public sourd et malentendant. « Nous sommes trois membres de l’équipe à nous être formés à la langue des signes avec l’Association des Sourds de Reims et de Champagne-Ardenne, afin de pouvoir organiser des visites de caves, ce que nous avons pu mettre en place depuis l’été 2022 », confirme Charlotte de Sousa. Seuls quelques groupes ont pour l’instant bénéficié de ces visites adaptées, mais Charlotte De Sousa confirme que « l’information se diffuse dans le milieu des sourds et malentendants, notamment auprès des associations, avec un effet boule de neige ». Même si le temps lui manque un peu, la jeune vigneronne reconnaît « s’éclater à proposer ce service », et va encore enrichir ses propositions en proposant des stories et publications sur les réseaux sociaux correspondant aux moments de vie et de production de la petite maison familiale.


Olivier Bazalge