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Crédits : LVI

Pierre Jean Larraqué
L’adaptation au marché
 

Une ligne directrice claire pour celui qui est à la tête du groupe Larraqué Vins International (LVI). « La pérennité de l’exploitation est la base de ma réflexion « indique Pierre Jean Larraqué lorsqu’il s’agit d’évoquer les leviers sur lesquels il s’appuie pour construire un succès commercial qui ne se dément pas depuis presque 20 ans. Natif du Médoc, il explique que son « père a géré la cave coopérative fondée par mon grand-père », mais lui s’est d’abord orienté vers le commerce et le marketing. Il revient néanmoins vers le milieu viticole en 1990, dans le but de restructurer le groupe qu’il dirige à présent. « Cette restructuration était destinée à mieux vendre ce groupe, et c’est moi qui l’ai racheté en 2013 après que le chiffre d’affaires soit passé de 22 millions € (M€) pour 42 salariés en 2006 à 76 M€ pour 170 personnes en 2022 «, résume-t-il. Au programme de la restructuration, la « construction de marques fortes, et surtout la qualité et les moyens de communication qui vont avec », reprend l’entrepreneur, qui a officialisé en juillet 2022 le rachat de l’historique maison Cheval Quancard où il va implanter son siège social.

Marque, qualité, communication, tel est le triptyque autour duquel Pierre Jean Larraqué appuie sa stratégie d’entreprise. Désireux de rester « humble et ne pas se poser en donneur de leçon » alors que la situation du vignoble bordelais « est compliquée », il regrette qu’il n’y ait pas assez de marques fortes pour soutenir ce vignoble. « Certes, il n’y a pas de marque solide sans moyens de communication massifs (qui doivent obligatoirement aller avec), ainsi qu’un niveau qualitatif irréprochable, mais les marques que nous avons construites en AOC Bordeaux ou en IGP nous permettent aujourd’hui de travailler avec des contrats de filière de 3 à 5 ans pour 1 900 hectares de vignes et 800 vignerons », soutient-il.

Aux côtés du bag-in-box, qu’il considère comme un moyen d’adaptation efficace « aux attentes du marché et aux conséquences de l’inflation », Pierre Jean Larraqué défend également la transition du vignoble bordelais vers les IGP, « qui offrent une rémunération cohérente au vigneron, et qui, associées à un nom de cépage, sont un vecteur de réussite sur le marché international ». Pour ne pas laisser en reste les noms de propriétés, l’entrepreneur défend le concept de l’Alliance des Récoltants, qu’il a lancé en 2020, « et qui permet de mutualiser les moyens pour chasser en meute sur les marchés, comme le montre la progression de 27 % enregistrée cette année pour cette alliance «.


Olivier Bazalge