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Crédits : Domaine Laurent Habrard

Laurent Habrard
Le pion fiscal en ligne de mire
 

Pour Laurent Habrard « la vie est faite de rêves ». Depuis quelques mois, ce vigneron de Gervans, dans la Drôme, est hanté par le rêve de voir disparaître le pion fiscal. Non content de rêver de la fin de cette « aberration » française, il s’emploie à la faire advenir. Fin octobre, il lance une pétition pour demander aux douanes « d’abandonner leur Marianne dépassée ». En fait, derrière la Marianne, c’est la capsule de surbouchage qu’il vise.

En juillet dernier, pour des raisons écologiques, il décide de ne plus habiller ses bouteilles avec ces capsules. Le service local des douanes lui assure que les capsules fiscales peuvent être remplacées par un ticket de caisse pour les particuliers et par un document d’accompagnement pour les professionnels. Mais durant les vendanges, l’affaire qui paraissait simple prend une tout autre tourne. « Comment allez-vous faire avec vos agents ? » lui demandent des douaniers qui passent chez lui. Car ces agents lui rappellent que les revendeurs doivent établir un document d’accompagnement pour chacune de leurs livraisons. Laurent Habrard verra très vite que c’est hors de question pour eux. Pour supprimer définitivement la capsule, il faut supprimer la Marianne.

En attendant, il colle les pions à la main sur chacune de ses bouteilles. Des pions achetés 4 centimes l’unité. Ce qui lui donne « à chaque fois de l’énergie supplémentaire » pour mener son combat.

Laurent Habrard, qui vend tout en bouteilles, propose de payer les droits d’accise en une fois, après la déclaration de récolte. Et « ce n’est pas parce qu’on abandonnera la Marianne que ce sera l’anarchie, assure-t-il. Tous les mois on fait une DRM, détaillant toutes nos sorties ». De quoi contrôler la circulation des vins. D’après ses informations, le sujet devrait revenir sur le tapis en début d’année 2023. En attendant, il fait le tour des élus locaux pour les convaincre de porter plus haut son combat.


Bertrand Collard